La Réinvention Scénique de Miles Kane : Un Retour aux Sources du Rock Indie

Tout au long de sa trajectoire professionnelle, Miles Kane a constamment éprouvé des difficultés à se défaire des associations avec Alex Turner. Le songwriteur de Scouse et le leader des Arctic Monkeys sont fréquemment amalgamés dans leurs sorties, leurs choix de carrière, voire même leur proximité géographique, ayant élu domicile à quelques encablures l'un de l'autre à Los Angeles il y a quelques années.


Toutefois, tandis que le groupe de Turner s'est résolument engagé dans des explorations sonores plus audacieuses ces dernières années, déroutant bon nombre de leurs fans par la voie musicale empruntée, Kane, quant à lui, a récemment renoué avec ses racines du rock indie pour son dernier opus, intitulé "Un homme-orchestre". Le chanteur-guitariste, ayant délibérément omis l'inclusion de piano ou de cuivres dans cet album, s'est tourné vers son fidèle ami à six cordes pour composer de nombreuses chansons, s'adjugeant également les talents de rockers indie éminents tels que Blossoms, Razorlight, Circa Waves et The Coral pour le soutenir dans cet effort.


Cette orientation était manifeste à Camden vendredi soir, alors que la foule bruyante de la capitale était le témoin d'une rétrospective du répertoire du natif de Birkenhead, délaissant tout morceau de son précédent album imprégné de Northern Soul/Motown intitulé "Change the Show", préférant interpréter des titres issus de ses quatre autres parutions.


"Londres, bonsoir !" s'écria Kane, sa voix à peine audible au milieu de la cacophonie des guitares et des réverbérations des haut-parleurs. On pourrait arguer que mettre de côté les accroches mélodiques pop de l'album susmentionné comporte ses désavantages, mais Kane est un stratège averti et connaît l'attachement que ses fans portent à ses morceaux plus orientés punk tels que "Inhaler" et "Rearrange", suscitant des élans enthousiastes et des chants incessants d'une foule à l'éventail d'âges extrêmement varié ; une diversité qui témoigne peut-être du fait que ce spectacle était l'un des plus éclectiques que j'aie jamais vu en termes de public.


Sa prestation énergique et soutenue à haute intensité s'étendit sur l'intégralité des 90 minutes, avec une vigueur qui ne faiblit que rarement en dehors des passages acoustiques de la soirée, lesquels semblent être une nécessité pour des artistes comme Kane afin de permettre à la foule, en nage, de retrouver son calme (et, au passage, certains de leurs biens égarés).


Le point culminant indéniable du set survint lors de l'avant-dernière interprétation de "Come Close", avec le quatuor de musiciens parvenant spontanément à prolonger l'effervescence du morceau pour le plus grand plaisir de la foule, les incitant à reprendre en chœur le refrain "la la la" avant le dernier morceau, "N'oubliez pas qui vous êtes", tandis que les habitués de Camden se dissipaient dans la nuit du nord de Londres, répétant ces mots avec ferveur.


Miles Kane s'est hissé au rang de maître dans son art, un véritable showman ayant survécu à bon nombre de ses pairs et ainsi conquis un culte dévoué.